Antoine Puillon a 25 ans et travaille dans un bar-restaurant sur le port de Groix. Il n'a pas suivi de formation dans la restauration, mais il s'est forgé sa propre expérience en travaillant comme écailler dans une brasserie de luxe à Bruxelles et en boîte de nuit au Mexique. Antoine est salarié non gérant, associé avec sa mère et sa sœur et le restaurant embauche sept saisonniers. L'hiver il profite de la saison creuse qui dure quatre à cinq mois pour voyager.
L'établissement était auparavant tenu par son oncle, et se nommait Le Grec. Antoine a complètement remodelé l'activité en 2011, en proposant des services de restauration, cocktails, glaces et desserts et des concerts en période estivale. Il « donne un endroit aux jeunes pour s'éclater », ce qui a du sens à ses yeux, bien qu'il pense que l'île perd de son authenticité en étant un peu trop dépendante de Lorient via la Communauté d'Agglomération.
La clientèle d’Antoine est à la fois locale, mais aussi nationale et internationale. Le logement des saisonniers est une contrainte majeure au moment du recrutement. Par ailleurs, le métier est pénible physiquement, avec un rythme intensif en saison, « on commence tôt, on finit tard ». Néanmoins, les restaurateurs s'entraident et Antoine collabore en particulier avec Le Noroit et la Crêperie des Iles. Il voit l'avenir de son activité d'un bon œil, malgré la crise. En effet, depuis qu'il a repris et ré-agencé le lieu, l'affaire marche vraiment bien.
Pour Antoine, vivre sur une île signifie une certaine proximité entre les gens, de l'authenticité et une protection vis-à-vis du monde extérieur. Selon lui, il manquerait quelques infrastructures telles qu'une piscine. L'emploi pour les jeunes est un point critique sur Groix : « il n'y en a pas ». De ce point de vue il se dit chanceux, mais c'est aussi lié à son dynamisme. Enfin, Antoine considère que bien des choses pourraient être faites afin de rendre l'île plus accueillante : le nettoyage des plages et l'entretien des douches du port par exemple.